Par Christian Fenninger
Si la sexualité féminine est un continent obscur, ainsi que le notait S.Freud, alors à coup sûr le plaisir féminin en est le point le plus sombre, par son mystère et sa puissance.
Que le plaisir féminin soit une énigme pour l’homme, il n’y a là rien de bien étonnant! Ce qui est plus remarquable est la méconnaissance par les femmes elles-mêmes, de ce qu’il en est de leur propre plaisir.
Nombreux sont les interrogations et les doutes qu’elles émettent sur la qualité et le niveau de leur orgasme (lorsqu’elles déclarent en avoir !).
En consultation, lorsqu’il n’y a pas trouble sexuel à proprement parler, nous avons souvent affaire à deux sortes de demandes : soit « j’ai des orgasmes clitoridiens, pourquoi n’ai-je pas d’orgasme vaginal » Soit « Le plaisir que je ressens est-il suffisant ? Ce que je ressens, est-ce un orgasme ?».
Le texte de ce billet vise à poser les trois points suivants :
- 1° il y a bien une forme d’aboutissement du plaisir féminin, la jouissance, distincte de l’orgasme
- 2° la distinction orgasme clitoridien/ orgasme vaginal n’est pas essentielle dans son sens physiologique, mais signifiante sur le plan symbolique.
- 3° la jouissance n’est pas un orgasme vécu à un octave supérieur, mais un mode différent de l’élaboration psychique de l’excitation sexuelle qui nécessite la présence d’un « autre », réel ou fantasmé.
Si la sexualité féminine est un continent obscur, ainsi que le notait S.Freud, alors à coup sûr le plaisir féminin en est le point le plus sombre, par son mystère et sa puissance.
Que le plaisir féminin soit une énigme pour l’homme, il n’y a là rien de bien étonnant! Ce qui est plus remarquable est la méconnaissance par les femmes elles-mêmes, de ce qu’il en est de leur propre plaisir.
Nombreux sont les interrogations et les doutes qu’elles émettent sur la qualité et le niveau de leur orgasme (lorsqu’elles déclarent en avoir !).
En consultation, lorsqu’il n’y a pas trouble sexuel à proprement parler, nous avons souvent affaire à deux sortes de demandes : soit « j’ai des orgasmes clitoridiens, pourquoi n’ai-je pas d’orgasme vaginal » Soit « Le plaisir que je ressens est-il suffisant ? Ce que je ressens, est-ce un orgasme ?».
Le texte de ce billet vise à poser les trois points suivants :
- 1° il y a bien une forme d’aboutissement du plaisir féminin, la jouissance, distincte de l’orgasme
- 2° la distinction orgasme clitoridien/ orgasme vaginal n’est pas essentielle dans son sens physiologique, mais signifiante sur le plan symbolique.
- 3° la jouissance n’est pas un orgasme vécu à un octave supérieur, mais un mode différent de l’élaboration psychique de l’excitation sexuelle qui nécessite la présence d’un « autre », réel ou fantasmé.
Plaisir, orgasme, jouissance.
Il importe d’abord de bien distinguer ces trois notions.
Le plaisir est défini par le petit Larousse comme: une sensation ou un sentiment agréable.
Sur le plan du plaisir sexuel, on le définit souvent comme l’ensemble des sensations voluptueuses ressenties pendant l’acte, y compris l’orgasme ou la jouissance.
Pour ma part dans la suite ce texte, je propose de le définir comme un sentiment de bien être physique et psychique, résultant d’un état d’excitation et se traduisant par des manifestations corporelles indépendamment de la survenue de l’orgasme.
En effet, nombre de femmes nous disent en consultation, ressentir du plaisir aux caresses sexuelles ou à la pénétration, sans pour autant avoir d’orgasmes. En outre, la sensation de plaisir peut subsister après l’orgasme.
Notons cependant que le plaisir est bien évidemment un préalable nécessaire à l’orgasme et à la jouissance et que dans cette définition, le plaisir appelle l’orgasme ou la jouissance.
Le plaisir est ressenti par chacune d’une façon singulière et très personnelle et n’est donc définissable qu’en référence à un vécu individuel. C’est pour cela que chacune doit se référer à ses propres sensations pour définir son niveau de satisfaction et non pas à une soit disant norme qu’il faudrait absolument atteindre.
L’orgasme a donné lieu en sexologie à de nombreuses études.
Le mot orgasme signifie : «je suis entièrement agité», «bouillonner d'ardeur». Du grec orgasmos, lui-même dérivé d'orgâo et du verbe orgän, le terme signifie «bouger», «agir». Dérivé de urge as, il signifie aussi exubérance de force, énergie et jus.
L’orgasme correspond à un summum de la tension sexuelle, suivi d’une décharge de celle-ci et accompagnée de contractions rythmiques des muscles périnéaux et de l’intérieur du vagin ainsi que pour certaines femmes, de l’émission d’un liquide par l’urètre, différent de l’urine et du liquide de lubrification vulvaire ou vaginal (femmes fontaines).
L’orgasme féminin suit le même cycle que l’orgasme masculin, à une différence majeure près, celle du temps. Ce cycle a été mis en évidence par Master et Johnson en 1966.
La jouissance.
Elle est définie par le petit Larousse comme : Plaisir extrême tiré de la possession de quelque chose – Plaisir des sens.
En matière sexuelle on pourrait mieux la définir comme un plaisir extrême tiré du fait que l’on ne se possède plus, en fait l’assimiler à l’extase, c'est-à-dire à : l’état d’une personne qui se trouve comme transportée hors du monde, hors de soi..
Cet état de jouissance, différent de l’orgasme, n’a pas fait l’objet (à notre connaissance) de recherches approfondies en laboratoire, pour au moins trois raisons.
D’abord, il échappe à la condition de reproductibilité car il survient de manière aléatoire, totalement inattendue et surprenante et dans des conditions hautement singulières, qui dépendent des partenaires.
Ensuite il est rare, peu de femmes l’ayant expérimenté (sans doute moins de 20%, suivant les enquêtes).
Enfin, la part du psychique dans la jouissance est totalement prépondérante et par là même, échappe à l’investigation neurophysiologique. Les techniques d’imagerie médicale permettrons sans doute de déterminer les zones du cerveau qui sont activées, mais cela ne nous dira rien sur ce qu’est véritablement la jouissance.
Paroles de femmes sur leur jouissance
Voici un exemple de témoignage.
Sophie (40 ans)
Il y a une vague intérieure qui monte, c’est beaucoup plus lent à venir et à monter et c’est beaucoup plus long dans la durée qu’un orgasme. Cela m’envahi tout le corps et cela est tellement fort qu’après je suis ko ! C’est très difficile à décrire. Cela monte très très doucement contrairement à un orgasme qui arrive beaucoup plus vite et qui s’éteint beaucoup plus vite, alors que là c’est vraiment très long et je le sens venir très doucement et il dure, il dure….Après quand cela retombe, je suis totalement ko......
...........
Les témoignages de femmes à travers leur singularité présentent néanmoins de nombreux points communs à partir desquels nous pouvons dégager une approche des manifestations de la jouissance féminine :
- toutes font une différence très claire entre l’orgasme, qu’elles connaissent et avec lequel elles sont familiarisées, et la jouissance qui est ressentie comme de nature totalement différente, voir étrange et inconnue (même si faute d’autre mot elles le qualifient « d’orgasme particulier ».
- le point de départ de la jouissance n’est pas particulièrement le clitoris ou la zone péri-clitoridienne, mais le sexe dans sa globalité.
- Le ressenti n’est pas centré sur la zone génitale, mais réparti dans tout le corps.
- A l’acmé du plaisir, il ne s’agit pas d’une sensation de tension extrême puis de détente, mais au contraire, une sensation de relâchement total, de flottement, de vague, qui enveloppe et emporte.
- La durée du sommet de la jouissance est de l’ordre de la dizaine de minutes, voir très nettement plus, contrairement à l’orgasme (3 secondes à quelques minutes)
- La jouissance est aussi suivie d’une longue phase de résolution, généralement accompagnée d’un ressenti de bien être extrême, un sentiment d’ouverture sur le monde, d’amour inconditionnel et de paix intérieure. La descente durant cette phase de résolution est nettement plus lente que pour l’orgasme.
- Ce type de jouissance semble être plus facilement accessible à partir d’une certaine maturité sexuelle.
Plaisir, orgasme, jouissance.
Il importe d’abord de bien distinguer ces trois notions.
Le plaisir est défini par le petit Larousse comme: une sensation ou un sentiment agréable.
Sur le plan du plaisir sexuel, on le définit souvent comme l’ensemble des sensations voluptueuses ressenties pendant l’acte, y compris l’orgasme ou la jouissance.
Pour ma part dans la suite ce texte, je propose de le définir comme un sentiment de bien être physique et psychique, résultant d’un état d’excitation et se traduisant par des manifestations corporelles indépendamment de la survenue de l’orgasme.
En effet, nombre de femmes nous disent en consultation, ressentir du plaisir aux caresses sexuelles ou à la pénétration, sans pour autant avoir d’orgasmes. En outre, la sensation de plaisir peut subsister après l’orgasme.
Notons cependant que le plaisir est bien évidemment un préalable nécessaire à l’orgasme et à la jouissance et que dans cette définition, le plaisir appelle l’orgasme ou la jouissance.
Le plaisir est ressenti par chacune d’une façon singulière et très personnelle et n’est donc définissable qu’en référence à un vécu individuel. C’est pour cela que chacune doit se référer à ses propres sensations pour définir son niveau de satisfaction et non pas à une soit disant norme qu’il faudrait absolument atteindre.
L’orgasme a donné lieu en sexologie à de nombreuses études.
Le mot orgasme signifie : «je suis entièrement agité», «bouillonner d'ardeur». Du grec orgasmos, lui-même dérivé d'orgâo et du verbe orgän, le terme signifie «bouger», «agir». Dérivé de urge as, il signifie aussi exubérance de force, énergie et jus.
L’orgasme correspond à un summum de la tension sexuelle, suivi d’une décharge de celle-ci et accompagnée de contractions rythmiques des muscles périnéaux et de l’intérieur du vagin ainsi que pour certaines femmes, de l’émission d’un liquide par l’urètre, différent de l’urine et du liquide de lubrification vulvaire ou vaginal (femmes fontaines).
L’orgasme féminin suit le même cycle que l’orgasme masculin, à une différence majeure près, celle du temps. Ce cycle a été mis en évidence par Master et Johnson en 1966.
La jouissance.
Elle est définie par le petit Larousse comme : Plaisir extrême tiré de la possession de quelque chose – Plaisir des sens.
En matière sexuelle on pourrait mieux la définir comme un plaisir extrême tiré du fait que l’on ne se possède plus, en fait l’assimiler à l’extase, c'est-à-dire à : l’état d’une personne qui se trouve comme transportée hors du monde, hors de soi..
Cet état de jouissance, différent de l’orgasme, n’a pas fait l’objet (à notre connaissance) de recherches approfondies en laboratoire, pour au moins trois raisons.
D’abord, il échappe à la condition de reproductibilité car il survient de manière aléatoire, totalement inattendue et surprenante et dans des conditions hautement singulières, qui dépendent des partenaires.
Ensuite il est rare, peu de femmes l’ayant expérimenté (sans doute moins de 20%, suivant les enquêtes).
Enfin, la part du psychique dans la jouissance est totalement prépondérante et par là même, échappe à l’investigation neurophysiologique. Les techniques d’imagerie médicale permettrons sans doute de déterminer les zones du cerveau qui sont activées, mais cela ne nous dira rien sur ce qu’est véritablement la jouissance.
Paroles de femmes sur leur jouissance
Voici un exemple de témoignage.
Sophie (40 ans)
Il y a une vague intérieure qui monte, c’est beaucoup plus lent à venir et à monter et c’est beaucoup plus long dans la durée qu’un orgasme. Cela m’envahi tout le corps et cela est tellement fort qu’après je suis ko ! C’est très difficile à décrire. Cela monte très très doucement contrairement à un orgasme qui arrive beaucoup plus vite et qui s’éteint beaucoup plus vite, alors que là c’est vraiment très long et je le sens venir très doucement et il dure, il dure….Après quand cela retombe, je suis totalement ko......
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Les témoignages de femmes à travers leur singularité présentent néanmoins de nombreux points communs à partir desquels nous pouvons dégager une approche des manifestations de la jouissance féminine :
- toutes font une différence très claire entre l’orgasme, qu’elles connaissent et avec lequel elles sont familiarisées, et la jouissance qui est ressentie comme de nature totalement différente, voir étrange et inconnue (même si faute d’autre mot elles le qualifient « d’orgasme particulier ».
- le point de départ de la jouissance n’est pas particulièrement le clitoris ou la zone péri-clitoridienne, mais le sexe dans sa globalité.
- Le ressenti n’est pas centré sur la zone génitale, mais réparti dans tout le corps.
- A l’acmé du plaisir, il ne s’agit pas d’une sensation de tension extrême puis de détente, mais au contraire, une sensation de relâchement total, de flottement, de vague, qui enveloppe et emporte.
- La durée du sommet de la jouissance est de l’ordre de la dizaine de minutes, voir très nettement plus, contrairement à l’orgasme (3 secondes à quelques minutes)
- La jouissance est aussi suivie d’une longue phase de résolution, généralement accompagnée d’un ressenti de bien être extrême, un sentiment d’ouverture sur le monde, d’amour inconditionnel et de paix intérieure. La descente durant cette phase de résolution est nettement plus lente que pour l’orgasme.
- Ce type de jouissance semble être plus facilement accessible à partir d’une certaine maturité sexuelle.
Les sources du plaisir sexuel féminin.
Physiologiquement, la zone génitale féminine, particulièrement le clitoris, est faite pour le plaisir. Contrairement à l’homme, pour qui le pénis sert aussi à la miction, le clitoris est un organe totalement voué au plaisir.
Ce qui va permettre le réflexe orgasmique, d’un point de vue anatomo-physiologique, c’est un réseau neuronal dense avec ses centres effecteurs et récepteurs.
Au niveau de la vulve, la distribution des récepteurs n’est pas univoque ainsi les grandes lèvres et le mont du pubis sont particulièrement sensibles au toucher léger et à la température, alors que le clitoris et les petites lèvres, riches en corpuscules lamelleux sont très sensibles aux pressions et aux vibrations.
Le clitoris est un organe d’une sensibilité extrême qui est doté d’environ 8000 récepteurs nerveux au niveau du gland contre 6000 pour le gland du pénis.
Odile Buisson a réalisé une sonographie complète en 3D du clitoris qui en donne une représentation frappante ( voir photo)
Les piliers du clitoris sont constitués de deux corps caverneux, formés de tissus érectiles. Le bulbe du vestibule est l’équivalent du corps spongieux masculin. Il s’agit d’une formation paire de tissus érectiles, de forme ovoïde, longue de 35mm, entourant le vestibule du vagin. Le bulbe vestibulaire est réuni aux corps caverneux par l’intermédiaire de veines bulbaires et clitoridiennes.
En cas de pénétration, la contraction des muscles releveurs de l’anus, rapproche la structure interne du clitoris de la partie antérieure du vagin, augmentant ainsi la sensibilité de la zone.
Le constat qui peut être fait sur le plan anatomique, est que l’ensemble de l’appareil génital féminin est sensible, à des degrés divers, maximal au niveau du gland du clitoris, très fort au niveau du vestibule et de l’entrée du vagin (premier tiers), plus faible dans les 2/3 de la partie interne du vagin, la zone proche du col de l’utérus semblant pour sa part procurer des sensations particulières et intenses.
Orgasme clitoridien/orgasme vaginal
A partir de cet « état des lieux » la polémique s’est déchaînée entre tenants de l’unique orgasme clitoridien et tenants de l’orgasme vaginal, débat largement faussé par l’idéologie.
Nombreuses ont donc été les prises de position antagonistes en faveur d’un « orgasme clitoridien exclusif » ou d’un « orgasme vaginal supérieur au clitoridien », ces prises de position étant le plus souvent sous tendues par des conceptions idéologiques.
Hors ce que montre l’observation clinique, c’est que aussi bien l’orgasme que la jouissance peuvent se déclancher sans une stimulation directe de telle ou telle zone de la vulve ou du vagin et que l’orgasme n’est pas le résultat exclusif d’une stimulation du clitoris et peut être obtenu de bien d’autres façons, y compris par pénétration sans stimulation du clitoris.
A l’inverse la jouissance n’est pas réservée à la pénétration vaginale (bien que cette expérience ne puisse être éprouvée que par la prise de possession par un « autre » fût-elle uniquement psychique, verbale ou fantasmée)
Tout un courant de la sexologie moderne tend à dépasser ce clivage clitoris/vagin. Il est temps de considérer avec Hélen O’Connell, que l’organe sexuel féminin est physiologiquement un tout, certes constitué de parties différentes, mais fonctionnellement unies dans la capacité au plaisir sexuel féminin.
Au-delà du physiologique, il y a le symbolique et de ce point de vue, la question de la pénétration à laquelle le vagin est dévolu constitue la question essentielle de la sexualité humaine, aussi bien masculine que féminine.
Physiologiquement, la zone génitale féminine, particulièrement le clitoris, est faite pour le plaisir. Contrairement à l’homme, pour qui le pénis sert aussi à la miction, le clitoris est un organe totalement voué au plaisir.
Ce qui va permettre le réflexe orgasmique, d’un point de vue anatomo-physiologique, c’est un réseau neuronal dense avec ses centres effecteurs et récepteurs.
Au niveau de la vulve, la distribution des récepteurs n’est pas univoque ainsi les grandes lèvres et le mont du pubis sont particulièrement sensibles au toucher léger et à la température, alors que le clitoris et les petites lèvres, riches en corpuscules lamelleux sont très sensibles aux pressions et aux vibrations.
Le clitoris est un organe d’une sensibilité extrême qui est doté d’environ 8000 récepteurs nerveux au niveau du gland contre 6000 pour le gland du pénis.
Odile Buisson a réalisé une sonographie complète en 3D du clitoris qui en donne une représentation frappante ( voir photo)
Les piliers du clitoris sont constitués de deux corps caverneux, formés de tissus érectiles. Le bulbe du vestibule est l’équivalent du corps spongieux masculin. Il s’agit d’une formation paire de tissus érectiles, de forme ovoïde, longue de 35mm, entourant le vestibule du vagin. Le bulbe vestibulaire est réuni aux corps caverneux par l’intermédiaire de veines bulbaires et clitoridiennes.
En cas de pénétration, la contraction des muscles releveurs de l’anus, rapproche la structure interne du clitoris de la partie antérieure du vagin, augmentant ainsi la sensibilité de la zone.
Le constat qui peut être fait sur le plan anatomique, est que l’ensemble de l’appareil génital féminin est sensible, à des degrés divers, maximal au niveau du gland du clitoris, très fort au niveau du vestibule et de l’entrée du vagin (premier tiers), plus faible dans les 2/3 de la partie interne du vagin, la zone proche du col de l’utérus semblant pour sa part procurer des sensations particulières et intenses.
Orgasme clitoridien/orgasme vaginal
A partir de cet « état des lieux » la polémique s’est déchaînée entre tenants de l’unique orgasme clitoridien et tenants de l’orgasme vaginal, débat largement faussé par l’idéologie.
Nombreuses ont donc été les prises de position antagonistes en faveur d’un « orgasme clitoridien exclusif » ou d’un « orgasme vaginal supérieur au clitoridien », ces prises de position étant le plus souvent sous tendues par des conceptions idéologiques.
Hors ce que montre l’observation clinique, c’est que aussi bien l’orgasme que la jouissance peuvent se déclancher sans une stimulation directe de telle ou telle zone de la vulve ou du vagin et que l’orgasme n’est pas le résultat exclusif d’une stimulation du clitoris et peut être obtenu de bien d’autres façons, y compris par pénétration sans stimulation du clitoris.
A l’inverse la jouissance n’est pas réservée à la pénétration vaginale (bien que cette expérience ne puisse être éprouvée que par la prise de possession par un « autre » fût-elle uniquement psychique, verbale ou fantasmée)
Tout un courant de la sexologie moderne tend à dépasser ce clivage clitoris/vagin. Il est temps de considérer avec Hélen O’Connell, que l’organe sexuel féminin est physiologiquement un tout, certes constitué de parties différentes, mais fonctionnellement unies dans la capacité au plaisir sexuel féminin.
Au-delà du physiologique, il y a le symbolique et de ce point de vue, la question de la pénétration à laquelle le vagin est dévolu constitue la question essentielle de la sexualité humaine, aussi bien masculine que féminine.
Plaisir féminin et psychisme
Le plaisir, l’orgasme et la jouissance féminine sont avant tout une affaire de psychisme et d’inconscient.
L’approche purement anatomo-physiologique laisse totalement de côté le ressenti subjectif du plaisir sexuel.
Pour mesurer toute l’importance du psychisme dans le plaisir féminin, on peut, à contrario, s’intéresser aux troubles qui affectent celui-ci, à savoir : l’aversion sexuelle, l’absence de désir sexuel, les troubles de l’excitation, l’anorgasmie, la dyspareunie, le vaginisme.
Une fois éliminées les origines organiques (une affection médicale, un déséquilibre hormonal, une source iatrogène ou la prise de substances pathogènes), ainsi que d’éventuelles causes liées au partenaire, l’origine psychique du trouble s’impose.
Prenons l'exemple du vaginisme (contraction permanente ou ponctuelle des muscles du plancher pelvien, situés autour du premier tiers du vagin, rendant toute pénétration impossible ou quasi impossible).
Que nous dit ce symptôme ?
La réponse est dans l’écoute de ce que nous transmet l’inconscient de la patiente au cours des entretiens avec le sexologue :
« Tu ne me pénétreras pas !».
Curieuse injonction du psychisme (dans sa dimension inconsciente) qui s’impose avec tant de force à l’organique et à la volonté consciente et s’oppose radicalement à l’assomption du féminin érotique !
D’une manière générale, ce refus est présent à des degrés divers dans la majorité des troubles du plaisir féminin d’origine psychogène, mais également, en l’absence de troubles proprement dit, lorsqu’il y a insatisfaction de la qualité de la jouissance.
Se fermer, contrôler et décharger ou s’abandonner sont les trois voies psychiques par rapport à la pénétration.
Les deux premières sont liées à l’angoisse d’être pénétrée, que l’on peut situer soit à un niveau archaïque, soit à un niveau oedipien.
On retrouve très fréquemment le niveau archaïque dans les troubles de vaginisme ou de dyspareunie sous la forme d’une fusion au maternel ou d’une configuration familiale enfermante, close sur elle-même
La polarité Orgasme/Jouissance ne recouvre pas la polarité Clitoridien/Vaginal.
Il n’est pas nécessaire qu’il y ait pénétration vaginale pour qu’il y ait jouissance mais un abandon total à l’autre, une ouverture et une acceptation sans conditions et sans contrôle du moi.
Par contre, de par sa réalité physique et sa dimension symbolique, la pénétration vaginale est l’archétype de cette prise de possession par un autre et joue donc un rôle essentiel dans l’accès à la jouissance.
Au niveau psychique, le vécu de la réalité de l’acte sexuel, s’ouvrir, être pénétrée par un autre, ne donne que deux alternatives au féminin : soit le refus ou le compromis à minima (je garde le contrôle), soit l’abandon et la jouissance. «
La jouissance c’est ce qui érotise l’effraction », c'est à dire ce qui transforme une prise de possession par nature violente pour le Moi, en un plaisir extrème, indiscible, une perte de controle radicale du Moi.
Le plaisir, l’orgasme et la jouissance féminine sont avant tout une affaire de psychisme et d’inconscient.
L’approche purement anatomo-physiologique laisse totalement de côté le ressenti subjectif du plaisir sexuel.
Pour mesurer toute l’importance du psychisme dans le plaisir féminin, on peut, à contrario, s’intéresser aux troubles qui affectent celui-ci, à savoir : l’aversion sexuelle, l’absence de désir sexuel, les troubles de l’excitation, l’anorgasmie, la dyspareunie, le vaginisme.
Une fois éliminées les origines organiques (une affection médicale, un déséquilibre hormonal, une source iatrogène ou la prise de substances pathogènes), ainsi que d’éventuelles causes liées au partenaire, l’origine psychique du trouble s’impose.
Prenons l'exemple du vaginisme (contraction permanente ou ponctuelle des muscles du plancher pelvien, situés autour du premier tiers du vagin, rendant toute pénétration impossible ou quasi impossible).
Que nous dit ce symptôme ?
La réponse est dans l’écoute de ce que nous transmet l’inconscient de la patiente au cours des entretiens avec le sexologue :
« Tu ne me pénétreras pas !».
Curieuse injonction du psychisme (dans sa dimension inconsciente) qui s’impose avec tant de force à l’organique et à la volonté consciente et s’oppose radicalement à l’assomption du féminin érotique !
D’une manière générale, ce refus est présent à des degrés divers dans la majorité des troubles du plaisir féminin d’origine psychogène, mais également, en l’absence de troubles proprement dit, lorsqu’il y a insatisfaction de la qualité de la jouissance.
Se fermer, contrôler et décharger ou s’abandonner sont les trois voies psychiques par rapport à la pénétration.
Les deux premières sont liées à l’angoisse d’être pénétrée, que l’on peut situer soit à un niveau archaïque, soit à un niveau oedipien.
On retrouve très fréquemment le niveau archaïque dans les troubles de vaginisme ou de dyspareunie sous la forme d’une fusion au maternel ou d’une configuration familiale enfermante, close sur elle-même
La polarité Orgasme/Jouissance ne recouvre pas la polarité Clitoridien/Vaginal.
Il n’est pas nécessaire qu’il y ait pénétration vaginale pour qu’il y ait jouissance mais un abandon total à l’autre, une ouverture et une acceptation sans conditions et sans contrôle du moi.
Par contre, de par sa réalité physique et sa dimension symbolique, la pénétration vaginale est l’archétype de cette prise de possession par un autre et joue donc un rôle essentiel dans l’accès à la jouissance.
Au niveau psychique, le vécu de la réalité de l’acte sexuel, s’ouvrir, être pénétrée par un autre, ne donne que deux alternatives au féminin : soit le refus ou le compromis à minima (je garde le contrôle), soit l’abandon et la jouissance. «
La jouissance c’est ce qui érotise l’effraction », c'est à dire ce qui transforme une prise de possession par nature violente pour le Moi, en un plaisir extrème, indiscible, une perte de controle radicale du Moi.